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Patient de 70 ans avec fièvre, vomissements et symptômes abdominaux

INTRODUCTION

À l’ère du COVID-19, nous lançons Radio Cochin, des séquences courtes et des messages clairs sur le coronavirus pour nos collègues de ville. 

Je suis Docteur Vincent Mallet, médecin à Cochin, Professeur des Universités de Paris et je m’entretiens avec le Professeur Bertrand Dousset, Chef du Service de Chirurgie Générale à Cochin.

Retour d'expérience

DR MALLET : Professeur Dousset, pouvez-vous nous expliquer la situation dans votre service ?

PR BERTRAND DOUSSET : Je dirige le service de chirurgies digestives et pathologies endocriniennes de Cochin qui comporte habituellement 47 lits. Depuis le début de la crise, nous l’avons transformé en un service de 33 lits puisque nous ne mettons les patients qu’en chambres seules. Les chambres doubles ont donc été transformées en chambres seules.

Nous avons transformé 60 à 70% de nos consultations en téléconsultations évitant le déplacement des patients. 

Enfin, la chirurgie ambulatoire que je dirige a également arrêté son activité. 

Nous travaillons habituellement avec 4 salles d’opération que nous avons réduites à 2 : une salle d’urgence pour les malades venant avec des urgences digestives et une salle pour les patients atteints de cancer pour lesquels il est souhaitable de ne pas différer l’opération.

Enfin, nous protégeons notre équipe soignante en limitant les contacts avec les patients, en interdisant les visites. Nous évitons les visites à 3 ou 4 qui majorent les potentiels contacts entre patients et personnels soignants.

DR MALLET : D’accord. Le traitement du cancer est donc poursuivi à Cochin et vous assurez les urgences.

PR BERTRAND DOUSSET : Oui. À la réserve près que nous opérons aussi des patients ayant des cancers dont la chirurgie est lourde. Comme la chirurgie optique, celle du pancréas ou encore celle de l’estomac, qui nécessitent le passage en unité de soins intensifs post-opératoires.

Nous avons déjà été amenés à retarder des patients en raison de la carence en nombre de lits de soins critiques occupés par des malades atteints de maladies graves au COVID.

DR MALLET : Actuellement, l’hôpital public monte en charge.

Présentation du cas clinique

DR MALLET : Voici maintenant la question d’un médecin généraliste à Montrouge dans les Hauts-de-Seine.

Je vois une femme de 70 ans qui vomit et a de la fièvre depuis 48h. Après examen, son abdomen est distendu et je le trouve sensible à la palpation. J’ai entendu dire que l’infection par le COVID-19 pouvait se révéler par des symptômes abdominaux et ce notamment chez les personnes âgées.

Que me conseillez-vous ?

Réponse et discussion

PR BERTRAND DOUSSET : Nous essayons d’éviter les premiers contacts avec des patients potentiellement atteints du virus en consultation. Le tableau sommaire présenté évoque soit la possibilité d’une maladie à COVID révélée par des symptômes digestifs, soit la survenue d’une occlusion intestinale aiguë sur bride.

Nous accueillons les urgences. La bonne pratique est de passer par les urgences chirurgicales de Cochin où, en collaboration avec les urgentistes, nous allons envisager un dépistage COVID pour cette patiente. Nous allons la voir sur le plan chirurgical. 

Si elle est COVID négative et si elle a une occlusion nous allons la prendre dans le service et l’opérer si besoin. 

Si elle est en revanche COVID positive, nous la mettrons dans une unité COVID + que nous avons sanctuarisée pour pouvoir faire face aux urgences chirurgicales digestives des patients contaminés.

DR MALLET : C’est très intéressant. Je l’envoie donc dans un hôpital organisé, dans un service d’urgence où ils sont déjà des parcours dédiés au COVID. La patiente va être testée et le parcours va être différent en fonction du résultat du test.

PR BERTRAND DOUSSET : Et elle sera prise en charge chirurgicalement si besoin, dans tous les cas.

DR MALLET : D’accord. Elle sera donc évaluée par un médecin de garde pour éliminer une pathologie chirurgicale et la sanctuariser en fonction de ses résultats.

PR BERTRAND DOUSSET : Absolument.

DR MALLET : D’accord. Et nous assurons toujours les urgences 24h/24 à Cochin pour ce genre de patients.

PR BERTRAND DOUSSET : Avec une équipe de garde 24h/24, une équipe d’anesthésistes de garde et évidemment une salle d’opération d’urgence qui fonctionne 24h/24.

Message de fin

DR MALLET : C’est très rassurant. Voulez-vous insister sur un message particulier pour ce cas ? 

PR BERTRAND DOUSSET : Tout patient suspect d’infection COVID+ avec une urgence chirurgicale doit dans le doute transiter en premier par un service d’accueil des urgences.

DR MALLET : Il faut donc toujours passer par un service d’urgence pour être dépisté et ensuite sanctuarisé en fonction des résultats. Cela pour éviter la transmission nosocomiale du COVID, qui, nous le savons, a été très prévalente en Chine.

Merci beaucoup pour ce message extrêmement clair. Nous ne manquerons pas de vous rappeler pour prendre la température dans les semaines qui viennent.

Bon courage et merci d’assurer les urgences.

Retranscription complète
Il n'y a pas encore de retranscription écrite pour cet épisode

À l’ère du COVID-19, nous lançons Radio Cochin, des séquences courtes et des messages clairs sur le coronavirus pour nos collègues de ville. 

Je suis Docteur Vincent Mallet, médecin à Cochin, Professeur des Universités de Paris et je m’entretiens avec le Professeur Bertrand Dousset, Chef du Service de Chirurgie Générale à Cochin. 

DR MALLET : Professeur Dousset, pouvez-vous nous expliquer la situation dans votre service ?

PR BERTRAND DOUSSET : Je dirige le service de chirurgies digestives et pathologies endocriniennes de Cochin qui comporte habituellement 47 lits. Depuis le début de la crise, nous l’avons transformé en un service de 33 lits puisque nous ne mettons les patients qu’en chambres seules. Les chambres doubles ont donc été transformées en chambres seules.

Nous avons transformé 60 à 70% de nos consultations en téléconsultations évitant le déplacement des patients. 

Enfin, la chirurgie ambulatoire que je dirige a également arrêté son activité. 

Nous travaillons habituellement avec 4 salles d’opération que nous avons réduites à 2 : une salle d’urgence pour les malades venant avec des urgences digestives et une salle pour les patients atteints de cancer pour lesquels il est souhaitable de ne pas différer l’opération.

Enfin, nous protégeons notre équipe soignante en limitant les contacts avec les patients, en interdisant les visites. Nous évitons les visites à 3 ou 4 qui majorent les potentiels contacts entre patients et personnels soignants.

DR MALLET : D’accord. Le traitement du cancer est donc poursuivi à Cochin et vous assurez les urgences.

PR BERTRAND DOUSSET : Oui. À la réserve près que nous opérons aussi des patients ayant des cancers dont la chirurgie est lourde. Comme la chirurgie optique, celle du pancréas ou encore celle de l’estomac, qui nécessitent le passage en unité de soins intensifs post-opératoires.

Nous avons déjà été amenés à retarder des patients en raison de la carence en nombre de lits de soins critiques occupés par des malades atteints de maladies graves au COVID.

DR MALLET : Actuellement, l’hôpital public monte en charge. 

Voici maintenant la question d’un médecin généraliste à Montrouge dans les Hauts-de-Seine.

Je vois une femme de 70 ans qui vomit et a de la fièvre depuis 48h. Après examen, son abdomen est distendu et je le trouve sensible à la palpation. J’ai entendu dire que l’infection par le COVID-19 pouvait se révéler par des symptômes abdominaux et ce notamment chez les personnes âgées.

Que me conseillez-vous ?

PR BERTRAND DOUSSET : Nous essayons d’éviter les premiers contacts avec des patients potentiellement atteints du virus en consultation. Le tableau sommaire présenté évoque soit la possibilité d’une maladie à COVID révélée par des symptômes digestifs, soit la survenue d’une occlusion intestinale aiguë sur bride.

Nous accueillons les urgences. La bonne pratique est de passer par les urgences chirurgicales de Cochin où, en collaboration avec les urgentistes, nous allons envisager un dépistage COVID pour cette patiente. Nous allons la voir sur le plan chirurgical. 

Si elle est COVID négative et si elle a une occlusion nous allons la prendre dans le service et l’opérer si besoin. 

Si elle est en revanche COVID positive, nous la mettrons dans une unité COVID + que nous avons sanctuarisée pour pouvoir faire face aux urgences chirurgicales digestives des patients contaminés.

DR MALLET : C’est très intéressant. Je l’envoie donc dans un hôpital organisé, dans un service d’urgence où ils sont déjà des parcours dédiés au COVID. La patiente va être testée et le parcours va être différent en fonction du résultat du test.

PR BERTRAND DOUSSET : Et elle sera prise en charge chirurgicalement si besoin, dans tous les cas.

DR MALLET : D’accord. Elle sera donc évaluée par un médecin de garde pour éliminer une pathologie chirurgicale et la sanctuariser en fonction de ses résultats.

PR BERTRAND DOUSSET : Absolument.

DR MALLET : D’accord. Et nous assurons toujours les urgences 24h/24 à Cochin pour ce genre de patients.

PR BERTRAND DOUSSET : Avec une équipe de garde 24h/24, une équipe d’anesthésistes de garde et évidemment une salle d’opération d’urgence qui fonctionne 24h/24.

 DR MALLET : C’est très rassurant. Voulez-vous insister sur un message particulier pour ce cas ? 

PR BERTRAND DOUSSET : Tout patient suspect d’infection COVID+ avec une urgence chirurgicale doit dans le doute transiter en premier par un service d’accueil des urgences.

DR MALLET : Il faut donc toujours passer par un service d’urgence pour être dépisté et ensuite sanctuarisé en fonction des résultats. Cela pour éviter la transmission nosocomiale du COVID, qui, nous le savons, a été très prévalente en Chine.

Merci beaucoup pour ce message extrêmement clair. Nous ne manquerons pas de vous rappeler pour prendre la température dans les semaines qui viennent.

Bon courage et merci d’assurer les urgences.

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