À l’ère du COVID-19, nous lançons Radio Cochin, des séquences courtes et des messages clairs sur le coronavirus pour nos collègues de ville.
Je suis Docteur Vincent Mallet, médecin à Cochin, Professeur des Universités de Paris et je m’entretiens avec le Professeur Bertrand Dousset, Chef du Service de Chirurgie Générale à Cochin.
DR MALLET : Professeur Dousset, je suis médecin généraliste dans l’Oise.
Je vois un homme de 55 ans avec des douleurs de l’hypocondre droit et des vomissements depuis plus de 8h. Il a de la fièvre et tousse depuis 5 jours et est donc suspect d’infection au COVID.
Dois-je vous l’adresser en consultation de chirurgie ? Si oui comment dois-je l’adresser ?
PR BERTRAND DOUSSET : Le dossier présenté par ce patient est, jusqu’à preuve du contraire, potentiellement celui d’un patient ayant contracté le COVID-19 et se révélant par des symptômes digestifs. Soit il peut également s’agir d’une cholécystite aiguë lithiasique dans un contexte d’infection virale ou non.
Il est très important de sécuriser le parcours patient. Dans ce contexte de symptômes respiratoires, il doit absolument passer par un SAU où un urgentiste formé va le dépister pour le COVID-19. Il sera vu très rapidement en aval par l’équipe chirurgicale de garde avec une imagerie, vraisemblablement un scanner ou une biologie pour confirmer s’il existe une cholécystite aiguë ou non qui nécessite une intervention chirurgicale d’urgence.
S’il est négatif, il sera pris dans la filière habituelle des urgences chirurgicales digestives dans le service. S’il est testé positif il sera opéré dans notre salle d’urgence et sera sanctuarisé dans une unité dédiée commune à plusieurs spécialités chirurgicales d’accueil de patients opérés porteurs du COVID-19.
DR MALLET : C’est très clair. Vous me déconseillez donc de l’envoyer en circuit habituel, dans la clinique qui fait les examens à côté pour ensuite l’envoyer en consultation de chirurgie. Compte tenu de ses symptômes respiratoires, il faut vraiment un secteur dédié !
PR BERTRAND DOUSSET : Exactement. Ceci d’autant qu’une urgence chirurgicale peut aggraver la maladie virale.
DR MALLET : Que me conseillez-vous pour le transporter ? En voiture, par ses propres moyens ? Il doit faire le 15 ?
PR BERTRAND DOUSSET : S’il est ambulatoire, il vient par ses propres moyens. Je lui déconseille les transports en commun ou alors avec un masque s’il en dispose. S’il se fait accompagner par l’un de ses proches, il doit également porter un masque.
DR MALLET : C’est très clair : prudence et sanctuarisation. L’infection par le COVID-19 ne protège pas de la cholécystite aiguë. Ce patient en particulier a peut-être une pathologie biliaire. Je n’ai pas vu d’échographie mais il a une douleur de l'hypochondre droit qui peut quand même être évocatrice.
Dans ces conditions, je l’adresse donc à un SAU équipé et organisé pour ces patients, d’autant plus que celui-ci à des signes d’infection par le COVID-19.
PR BERTRAND DOUSSET : Au cours de ces derniers 10 jours j’ai été confronté à des patients qui présentaient de vrais symptômes d’urgence chirurgicales mais qui, sous prétexte de confinement, ont mis 48 à 72h à consulter de peur de venir à l’hôpital.
Or, il faut avoir le même réflexe de consulter rapidement devant des symptômes susceptibles d’évoquer une urgence chirurgicale.
DR MALLET : C’est très clair ! Ils mettent un masque et viennent rapidement pour éviter les complications graves.
PR BERTRAND DOUSSET : Absolument puisque le but est de les opérer tôt s’il y a une indication opératoire et de réduire au maximum leur séjour hospitalier.
DR MALLET : Nous vous remercions beaucoup et vous souhaitons bon courage, à vous et vos équipes !
À l’ère du COVID-19, nous lançons Radio Cochin, des séquences courtes et des messages clairs sur le coronavirus pour nos collègues de ville.
Je suis Docteur Vincent Mallet, médecin à Cochin, Professeur des Universités de Paris et je m’entretiens avec le Professeur Bertrand Dousset, Chef du Service de Chirurgie Générale à Cochin.
DR MALLET : Professeur Dousset, je suis médecin généraliste dans l’Oise.
Je vois un homme de 55 ans avec des douleurs de l’hypocondre droit et des vomissements depuis plus de 8h. Il a de la fièvre et tousse depuis 5 jours et est donc suspect d’infection au COVID.
Dois-je vous l’adresser en consultation de chirurgie ? Si oui comment dois-je l’adresser ?
PR BERTRAND DOUSSET : Le dossier présenté par ce patient est, jusqu’à preuve du contraire, potentiellement celui d’un patient ayant contracté le COVID-19 et se révélant par des symptômes digestifs. Soit il peut également s’agir d’une cholécystite aiguë lithiasique dans un contexte d’infection virale ou non.
Il est très important de sécuriser le parcours patient. Dans ce contexte de symptômes respiratoires, il doit absolument passer par un SAU où un urgentiste formé va le dépister pour le COVID-19. Il sera vu très rapidement en aval par l’équipe chirurgicale de garde avec une imagerie, vraisemblablement un scanner ou une biologie pour confirmer s’il existe une cholécystite aiguë ou non qui nécessite une intervention chirurgicale d’urgence.
S’il est négatif, il sera pris dans la filière habituelle des urgences chirurgicales digestives dans le service. S’il est testé positif il sera opéré dans notre salle d’urgence et sera sanctuarisé dans une unité dédiée commune à plusieurs spécialités chirurgicales d’accueil de patients opérés porteurs du COVID-19.
DR MALLET : C’est très clair. Vous me déconseillez donc de l’envoyer en circuit habituel, dans la clinique qui fait les examens à côté pour ensuite l’envoyer en consultation de chirurgie. Compte tenu de ses symptômes respiratoires, il faut vraiment un secteur dédié !
PR BERTRAND DOUSSET : Exactement. Ceci d’autant qu’une urgence chirurgicale peut aggraver la maladie virale.
DR MALLET : Que me conseillez-vous pour le transporter ? En voiture, par ses propres moyens ? Il doit faire le 15 ?
PR BERTRAND DOUSSET : S’il est ambulatoire, il vient par ses propres moyens. Je lui déconseille les transports en commun ou alors avec un masque s’il en dispose. S’il se fait accompagner par l’un de ses proches, il doit également porter un masque.
DR MALLET : C’est très clair : prudence et sanctuarisation. L’infection par le COVID-19 ne protège pas de la cholécystite aiguë. Ce patient en particulier a peut-être une pathologie biliaire. Je n’ai pas vu d’échographie mais il a une douleur de l'hypochondre droit qui peut quand même être évocatrice.
Dans ces conditions, je l’adresse donc à un SAU équipé et organisé pour ces patients, d’autant plus que celui-ci à des signes d’infection par le COVID-19.
PR BERTRAND DOUSSET : Au cours de ces derniers 10 jours j’ai été confronté à des patients qui présentaient de vrais symptômes d’urgence chirurgicales mais qui, sous prétexte de confinement, ont mis 48 à 72h à consulter de peur de venir à l’hôpital.
Or, il faut avoir le même réflexe de consulter rapidement devant des symptômes susceptibles d’évoquer une urgence chirurgicale.
DR MALLET : C’est très clair ! Ils mettent un masque et viennent rapidement pour éviter les complications graves.
PR BERTRAND DOUSSET : Absolument puisque le but est de les opérer tôt s’il y a une indication opératoire et de réduire au maximum leur séjour hospitalier.
DR MALLET : Nous vous remercions beaucoup et vous souhaitons bon courage, à vous et vos équipes !
Radio Cochin est une série de cas cliniques audio créés pour les soignants de ville, par des experts de toutes spécialités médicales, pour renforcer la collaboration ville-hôpital face au coronavirus.